Le Bienheureux Juan Diego
Un modèle d’humilité
En avril 1990, Juan Diego est déclaré Bienheureux par le pape Jean Paul II au Vatican. Le mois suivant, à la Basilique de Guadalupe à Mexico, durant sa deuxième visite au sanctuaire, Jean Paul II procéde à la cérémonie de béatification. Qui était ce Juan Diego?
La plupart des historiens s’accordent à dire que Juan Diego naquit en 1474 au calpulli ou quartier de Tlayacac dans le Cuautitlan qui fut établi en 1168 par les membres de la tribu des Nahua et conquis par le Chef Aztèque Axayacati en 1467; Ce quartier se trouve à vingt kilomètres au nord de Tenochtitlan (Mexico).
Son nom d’origine est Cuauhtlatoazin, qui se traduit par “Quelqu’un qui parle comme un aigle” ou “un aigle qui parle”.
Le Nican Mopohua le décrit comme un “macehualli” ou “pauvre Indien”, quelqu’un qui n’appartient à aucune des catégories sociales de l’Empire, tels que les prêtres, les guerriers, les marchands,… pas un esclave mais un membre de la classe la plus basse et la plus nombreuse de l’Empire Aztèque. En s’adressant à Notre Dame, il parle de lui-même comme de quelqu’un de rien, et se réfère à cette définition comme pour expliquer son manque de crédibilité aux yeux de l’évêque.
Il se dévoue au dur labeur des champs et à la manufacture des nattes. Il possède un terrain avec une petite maison.. Il est heureux dans son ménage mais n’a pas d’enfant.
Entre 1524 et 1525, il se convertit et est baptisé de même que sa femme, recevant le nom chrétien de Juan Diego alors que sa femme reçoit celui de Maria Lucia. Il est probablement baptisé par le missionnaire Franciscain, connu et aimé, Fray Toribia de Benavente, appelé “Motolinia” ou “le pauvre”, par les Indiens, en raison de sa grande bonté et sa piété.
Selon la première enquête officielle faite par l’Eglise concernant les évènements, les ”Informaciones Guadalupanas” de 1666, Juan Diego est connu comme un homme religieux et très dévoué, même avant sa conversion. Il est un homme solitaire, de caractère mystique, porté aux accès de silence et à des pénitences fréquentes. Il avait l’habitude de marcher de son village à Tenochtitlan, situé à 14 miles de chez lui, pour s’instruire sur la doctrine.
Sa femme Maria Lucia tomba malade et mourut en 1529. Juan Diego alla vivre, alors, avec son oncle Juan Bernardo à Tolpetlac qui était plus rapproché (9 miles) de l’église de Tlatelolco-Tenochtitlan.
Un macehualli
|
Il marchait plusieurs miles chaque samedi et chaque dimanche pour se rendre à l’église, partant très tôt le matin, avant l’aube, afin d’arriver à l’heure à la Messe et aux classes d’instruction religieuse. Il marchait pieds nus, comme tous ceux de sa classe, les macehualli. Seules les classes sociales plus élevées chez les Aztèques portaient des cactlis ou sandales, faites de fibres végétales ou de cuir. En ces matins frais, il portait couramment comme manteau un vêtement en toile de cactus au tissage lâche, un tilma ou ayate fait de fibres obtenus du cactus maguey. Le coton était utilisé seulement par les classes Aztèques aisées.
Au cours d’une de ces marches vers Tenochtitlan, marche qui durait environ trois heures et demie entre les villages et les montagnes, la Premiere apparition eut lieu (Voir La page des Apparitions) à un endroit connu sous le nom de “Capilla del Cerrito” là où la Bienheureuse Vierge Marie lui adressa la parole en sa langue, Nahuatl. Ellel’appela “Juanito, Juan Dieguito “, “le plus humble de mes fils”, “le dernier de mes fils”, “mon petit chéri”.
Il était âgé de 57 ans, un âge certainement avancé à une époque et en un lieu où l’espérance de vie des hommes était à peine de 40 ans.
Après le miracle de Guadalupe, Juan Diego , après avoir laissé ses affaires et sa propriété à son oncle, emménagea dans une chambre près de la chapelle où se trouve l’image sacrée; il consacra la fin de sa vie à propager le récit des apparitions à ses concitoyens.
Il mourut le 30 Mai, 1548 à l’âge de 74 ans.
Juan Diego aimait profondément l’Eucharistie, et par une permission spéciale de l’évêque, il reçut la communion trois fois par semaine, un fait très peu courant à cette époque.
Le pape Jean Paul fit l’éloge de Juan Diego pour sa foi simple, nourrie de la catéchèse et le décrivit (lui qui disait à la Bienheureuse Vierge Marie “Je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille”) comme un modèle d’humilité pourtous les hommes.
|